Supervision et Pratique réflexive – Programme

Objectif : La supervision vise à s’améliorer en tant que professionnel, sur le plan personnel, du groupe et de l’institution.

Une participation obligatoire peut générer des résistances qui peuvent conduire à un échec du dispositif.

Le nombre de participants, à la fois pour permettre des temps de parole suffisants et pour créer une ambiance qui autorise la parole sur soi, doit être d’un maximum de huit personnes.

L’extériorité du lieu est un deuxième principe. L’idéal étant de réunir les participants en dehors du lieu de travail habituel afin d’éviter les interférences avec les tâches professionnelles quotidiennes. Un des objectifs étant la mise à distance du vécu professionnel, la configuration spatiale du lieu y participe de manière importante.

Rythme et durée des séances :

Elles se déroulent une fois par mois sur une durée de deux à trois heures.

Respect de la confidentialité des échanges.

Les participants doivent avoir confiance dans la capacité des animateurs et des autres participants à ne pas rendre publique les paroles qu’ils confient au groupe.

Positionnement des animateurs.

Leur rôle consiste à accompagner les professionnels dans l’élaboration des questions qu’ils se posent (ou qu’ils ne se posent pas) sur leurs pratiques. Ils ne sont pas détenteurs des réponses.

L’écoute de la souffrance psychologique.

Ce qui fonde un groupe d’analyse des pratiques, c’est la demande des participants.

La difficulté de certaines situations que vivent les personnes qu’ils accompagnent, le manque de moyens parfois pour faire face aux missions demandées, les doubles contraintes imposées par les différents systèmes qui interagissent, amènent souvent les professionnels à ressentir une forme de souffrance psychologique. Les groupes d’analyse de la pratique constituent un lieu privilégié pour élaborer ces difficultés et redonner du sens à ce qui est vécu.

La pratique réflexive  a vu le jour à partir des travaux de D.A. Schön et C. Argyris, et développée dans divers secteurs d’activités, par exemple par A. Balas-Chanel en France.

Elle permet aux participants de « construire des modèles d’action” à partir d’une réflexion sur leurs propres actions, cette réflexion sur l’action étant productive d’un savoir.

Ce travail d’analyse de pratique relève de la prise de conscience de ses actions :

Il s’agit de construire l’expérience en la verbalisant et en la confrontant aux regards croisés du groupe. Construire l’expérience, c’est faire la part entre ce qui est subjectif et objectif et faire émerger la dynamique émotionnelle et affective.

Une bonne part de notre vécu restant implicite, la mise en œuvre des techniques d’explicitation et de prise de conscience permet progressivement de mettre à jour :
– Ce qu’on fait effectivement et dont on ne va pas parler car trop éloigné de ce que l’institution attend de nous ;

– Ce qu’on voudrait faire et qu’on ne parvient pas à faire autrement que ce qu’on fait ;

– Ce qu’on fait effectivement et qu’on aimerait ne pas faire de cette façon ;

– Ce qu’on fait sans réelle conscience de le faire.

Méthode : Décrire la pratique avant de la prendre comme objet d’analyse. Nous utilisons et fournissons des outils de développement de compétences à partir de l’expression et de l’analyse de situations concrètement vécues, sur le triple plan cognitif, émotionnel et relationnel. Le descriptif permet la modélisation systémique de la situation.

Moyens: Cette supervision combine l’utilisation des techniques d’explicitation (GREX-Pierre Vermersch), de la pragmatique de la communication et de l’analyse systémique (École de Palo Alto). L’éthique professionnelle encadre cette démarche impliquante. Les apports théoriques nécessaires sont apportés progressivement au fil des séances, en fonction de leur intérêt pour l’éclairage d’une situation et de son analyse pragmatique.

Déroulement : Notre démarche en supervision professionnelle comporte trois volets :
Évoquer des situations professionnelles vécues pour en faire une analyse réflexive avec les outils de l’approche constructive, apprendre à les modéliser ;

Analyser les difficultés rencontrées, travailler les situations qui produisent « des échos personnels », gérer le stress, débloquer des ressources, générer en groupe de nouvelles solutions constructives (par exemple pour faire face à une situation déstabilisante)

Affiner les savoir-faire professionnels, faire émerger des pistes de solution originales en acquérant de nouvelles compétences dans les relations interpersonnelles en entretien individuel, ou en petits groupes, développer l’esprit de coopération en équipe.

Nos points forts : Une expérience de vingt-cinq années, avec des références dans les domaines de la santé, de la formation, de l’entreprise. Les formateurs de Métamorphoses sont des praticiens, en prise avec les réalités du moment, tout en étant au fait des dernières avancées expérimentales dans les domaines de compétences décrits ci-dessus.

 

Références :

Jean-Pierre Ancillotti & Catherine Coudray, L’analyse de pratique réflexive, Expliciter, 28, 1999.
Chris Argyris, Integrating the Individual and the Organization, 2009 ; réédition Routledge, 2017.

Armelle Balas-Chanel, La pratique réflexive, un outil de développement des compétences infirmières, Elsevier-Masson, 2013.
Donald A. Schön, Le praticien réflexif, à la recherche du savoir caché dans l’agir professionnel, Les éditions logiques, 1994.

Pierre Vermersch, Explicitation et phénoménologie, P.U.F., 2012.

2021-07-06T09:27:51+00:00